BREST : 24 juillet 1941 (jeudi)
Texte de Marcel Le Boïté.
Après la débâcle de juin 1940 où ma famille avait trouvé refuge dans la vieille maison de la rue Saint-Christophe au Conquet, tout le monde était rentré à Brest à l’automne suivant. Nous habitions alors un appartement situé rue Ornou, dans le quartier des Carmes, entre la place du château et la rue Monge. Si vous connaissez la place du château et peut-être la rue Monge, il est inutile de chercher la rue Ornou : elle a disparu en 1944. Il y a à sa place un quartier où l’on trouve maintenant les rues portant les noms des départements qui ont accueilli les réfugiés brestois pendant et après la guerre.
À droite : la rue Jean-Jacques Rousseau
À gauche : la rue Ornou. Le numéro 10 se trouve juste après le dernier magasin et avant le petit immeuble où l'on peut apercevoir un balcon. Au fond, la place du Château et, derrière les arbres du jardin, La silhouette massive du Château lui-même.
Bien entendu j’avais repris le chemin du collège dans le quartier de l’Harteloire, mais l’histoire allait bientôt bouleverser tout cela.
Au début, tout allait bien. Il y avait bien sûr quelques alertes aériennes, surtout de nuit. Des avions anglais faisaient des reconnaissances sur ce port qui leur causait du souci. Des bombes tombaient parfois ; mais surtout la Flak (DCA) allemande entrait en action. Comme nous étions près du château, les batteries qui s’y trouvaient, nous cassaient les oreilles. Bien entendu, à ces moments-là, nos nuits étaient écourtées. Le plus grand danger, mis à part la chute des bombes elles-mêmes, était constitué par des morceaux de métal brûlant provenant des obus de DCA, qui tombaient sur les toits, –au risque de les crever–, et sur les pavés, en faisant un bruit sec métallique. Un jeune homme dont les parents étaient originaires du Conquet, fut ainsi tué à sa fenêtre, à Brest, alors qu’il contemplait le spectacle des balles traçantes, des faisceaux des projecteurs et des éclatements d’obus.
Lorsqu’une alerte survenait, surtout si elle durait longtemps ou si l’artillerie par ses tirs répétés et violents nous signalait qu’un avion était dans les parages, nous descendions à la cave ; une cave ordinaire, sans voûte, ce qui signifiait qu’en cas d’une bombe au but, nous étions pris comme des rats. Nous devions nous munir d’un sac contenant toutes les économies ainsi que les papiers les plus officiels : livrets de famille, titres de propriétés, argent, livrets de caisse d’épargne, tickets d’alimentation, etc. Ce sac noir, c’était maman qui le portait toujours. Nous avions en plus : lampe de poche, couteau, ficelle, bougies, allumettes. Depuis le début de la guerre, nous avions garni nos fenêtres de bandes de papier collant disposées en croix de saint André : en cas de bris, cela évitait que les morceaux ne tombent sur d’éventuels passants dans la rue, ou plus sûrement chez soi. Il nous était conseillé aussi, en cas d’alerte, de laisser les fenêtres entrebâillées. Passe encore pour les appartements en étage, car on fermait les portes à clé, mais pour les appartements au rez-de-chaussée c’était plus litigieux.
Un jour que je me trouvais sur la place du château, non loin de la rue du même nom, je vis arriver dans le sens descendant, une moto allemande qui roulait à vive allure. Dans le même temps, une voiture allemande, genre ‘command-car’, qui empruntait la rue perpendiculaire le long de la ligne de maison de la place, arriva au carrefour. L’accident, compte tenu des vitesses respectives des véhicules, était inévitable. Je vis le motocycliste faire un vol plané, tomber face contre terre et, avec l’élan, glisser jusqu'à la bordure de trottoir où je me trouvais. J’entends encore le bruit sec de son casque contre le granite. Les occupants de la voiture arrivèrent rapidement, soulevèrent le motocycliste blessé qui eut la force de dire : « mein Kopf ! » (ma tête !). Il est mort dans la nuit à l’hôpital militaire.
Un de nos passe-temps était d’écouter les nouvelles. Il y avait un poste appelé Poste Parisien qui diffusait, outre des programmes de variétés, des informations frappées de ‘kollaborationisme’, si bien qu’on s’en méfiait beaucoup. Radio-Londres, dans son émission française, chantonnait lentement, sur l’air de la ‘cucarracha’ : « Radio-Paris ment, Radio-Paris ment ; Radio-Paris est allemand ».
En cet automne 1940, nous écoutions tous les jours la B.B.C. et notamment l’émission « Les Français parlent aux Français ». Il arrivait parfois que le Général de Gaulle adresse quelques mots ; mais surtout les commentateurs, Jean Marin (alias Maurice Schumann) en tête, nous relevaient le moral. Après avoir écouté en sourdine la radio anglaise, la consigne impérative était de placer l’aiguille sur une station « française » avant d’éteindre le poste.
C’est à ce moment que nous commencions à colporter des plaisanteries anti-allemandes. Je me souviens d’un dessin que j’avais réalisé, d’après modèle, d’un cochon, au ventre bien rebondi, casque allemand sur la tête, montant la garde devant une guérite et présentant les armes. La légende disait : « Né en Allemagne ; nourri en France ; tué et salé en Manche ; mangé en Angleterre ».
Au collège, nous ne bénéficions pratiquement d’aucune protection. Il y a bien eu quelques exercices d’évacuation des bâtiments, mais c’est à peu près tout.
Autant vous dire que la fête de Noël 1940 s’est passée sans grandes réjouissances. Pas de messe de minuit, pas de réveillon. Seul le jour, après la messe, le repas a été un peu plus soigné.
Au cours de l’été, pratiquement aucune restriction n’était intervenue. Mais maintenant, beaucoup de denrées commençaient à manquer et les autorités ont fait distribuer des tickets de rationnement surtout pour l’huile, le sucre, le savon, le tabac. Bien entendu, il n’y avait plus de denrées exotiques venant de l’étranger et surtout de ‘nos colonies’. Les produits bretons sont encore en vente libre : farine, beurre, porc. Mais tout cela va bientôt disparaître des étals des commerces et boutiques. On va entrer petit à petit dans le régime restreint, mais aussi dans celui du troc, un peu comme le SEL d’aujourd’hui. « Je peux fournir ceci, tu me donnes ça ». Une autre forme de commerce va aussi commencer : le marché noir. Cela peut être vu comme un troc, mais à grande échelle. Il sera pourchassé par la police, la gendarmerie et les douanes françaises. C’était un trafic qui portait sur des denrées qui avaient été détournées des réquisitions et des distributions auxquelles étaient assujettis tous les producteurs et commerçants. Mais les plus criminels des marchés noirs, aux yeux des autorités, étaient ceux provenant de marchandises volées ou intégralement détournées de leur destination : cela relevait alors du grand banditisme dont nous n’avions aucune idée. Lorsque les denrées étaient volées aux stocks allemands cela pouvait relever du patriotisme, sauf s’il enrichissait les auteurs. Dans certains trafics, les autorités françaises aussi bien qu’allemandes étaient impliquées.
Curieusement, la pénurie de tabac entraîna plusieurs femmes à fumer. En effet, dans un souci égalitaire, les tickets de tabac étaient attribués aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Et tout le monde allait aux distributions. Beaucoup de femmes, et certains hommes qui ne fumaient pas, en achetaient pour servir de monnaie d’échange pour avoir d’autres denrées. Quelques autres tentèrent l’expérience de fumer. Mais le tabac ainsi distribué n’était pas de la première qualité. Cette première qualité, qui existait aussi, était réservée à de hauts personnages et bien entendu aux trafiquants.
Fin décembre 1940, le croiseur lourd Hipper arrive à Brest. Bien que les premiers bombardements alliés sur Brest aient commencé le 25 septembre 1940, c’est surtout au début janvier 1941 que les raids de la RAF vont s’intensifier.
Parlant à la radio anglaise, De Gaulle avait demandé que le 1er janvier 1941, de 15 à 16 h, l’on observe une heure de recueillement : personne ne circulait dans les rues. La neige avait commencé à tomber ; la famille de papa est venue souhaiter la ‘bonne année’ à mes parents, et c’est ainsi que l’on vit Tonton Job (Joseph) entrer, peu avant 15 h, tout couvert de neige. Le lendemain la ville était toute blanche. Le froid faisait une arrivée en force... La ‘bonne année’ ; celle de 1940 avait été très mauvaise, que nous réservait donc 1941 ?
Un soir de janvier, tard, nous avions subi un bombardement. Nous étions descendus à la cave, abri bien précaire, lorsqu’un ébranlement et un bruit assourdissant nous ont fait sursauter. L’alerte terminée, nous avons regardé dans la rue, mais nous n’avons rien vu d’anormal. Alors, malgré le couvre-feu, ma sœur Mimi et moi avons décidé d’aller voir ce qui s’était passé. Nous nous dirigeons vers la place du château : rien non plus ! Nous poussons plus avant et au débouché de la rue Émile Zola, nous constatons qu’une maison a été complètement éventrée. Des sauveteurs, des membres de la Défense Passive, étaient déjà sur place à la recherche d’éventuels survivants et blessés.
Au retour, sur le trottoir qui borde les maisons de la place du château, nous tombons nez à nez avec une patrouille allemande : « Halt ! » Ils allaient nous demander nos papiers, mais ma sœur et moi, nous les convainquons par forces gestes, qu’une bombe était tombée non loin de là. Ils nous emmènent avec eux et furent obligés, en entrant dans la rue Emile Zola, de constater que nous avions dit la vérité. Nous rentrons à la maison, frigorifiés.
Le 10 janvier 1941, la maternité située à proximité des hospices civils qui se trouvaient rue Traverse, a reçu deux bombes. Le 22 mars 1941, arrivent à Brest deux monstres, bêtes noires de la marine anglaise, les cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau, suivis par le Prince Eugen. Alors Brest ne connut plus de répit. Les bombardements s’intensifièrent. Le 4 avril, le groupe de Résistance ‘Élie’ s’attaque à l’hôtel Continental (Le Conti) rue Émile Zola, où se donnait une fête organisée par l’État-Major de l’armée allemande. Le 5 avril, le Gneisenau est atteint par une bombe de 350 kg. Puis ce fut la catastrophe, le dimanche de Pâques 14 avril, à 23 h 20, et le lendemain à 4 h du matin : un raid violent fait pleuvoir une vingtaine de bombes sur la ville, dont cinq atteignent l’hospice civil et la maternité de la rue Traverse. Il y a 47 morts et de nombreux blessés. Le Préfet et le Maire décident alors l’évacuation de Brest : toutes les personnes qui ne sont pas utiles à la vie de la cité doivent quitter Brest. Beaucoup vont seulement s’en éloigner pendant la nuit, mais les moyens de transports sont vraiment insuffisants pour une navette de masse chaque soir et chaque matin. Quant à l’évacuation des personnes non indispensables à la vie de la cité, beaucoup ont des attaches dans les environs, c’est assez simple pour eux ; pour d’autres, les autorités organisent des plans d’évacuation, mais qui n’auront pas le succès escompté : il faudra attendre les mois de février, 1943 et 1944, pour que les Brestois consentent à quitter leur ville en masse, vers la Sarthe et le Loir-et-Cher. En attendant, la plupart des écoles sont fermées. Un certain nombre de magasins aussi, sauf ceux de première nécessité pour assurer la vie de ceux qui restent.
Nous mêmes, nous quittons Brest une deuxième et dernière fois, mais pas dans la débâcle de juin 1940. Cette fois-ci, nous récupérons tout ce que nous pouvons, y compris le poste de TSF qui nous sera bien utile au Conquet. Avec tous les réfugiés, la commune compte environ 2 800 habitants. Mon père ramènera aussi son bateau, la « Yolande », au port du Conquet.
Après les vacances de Pâques, j’entre à l’école de garçons Dom Michel, rue Le Gonidec qui, à l’époque, n’était pas un collège. Je m’ennuyais ferme, alors on me confiait beaucoup de corvées à faire, surtout vers l’extérieur : Ploumoguer, Plougonveni, voire même Saint-Renan.
Le vélo : c’était un engin indispensable à l’époque. Je ne possédais plus le petit vélo acheté chez Manufrance en 1937. Maintenant j’avais un grand vélo, sans dérailleur. Avec cette mécanique les côtes étaient dures. Mais il servira pendant le début de la guerre, notamment, en ce qui me concerne, pendant les vacances, pour aller chercher du beurre, des œufs, de la farine, du lard, dans les fermes ou les moulins des communes environnantes. Je faisais beaucoup de courses en ville également. Le vélo, s’il avait beaucoup d’avantages, avait un inconvénient majeur : les pneus. Le caoutchouc était une denrée rare : remplacer les pneus usés, ou les chambres à air n’était pas chose facile. On a même vu remplacer les chambres à air par une enfilade de bouchons de liège, mais ce n’était guère solide : c’était même dangereux.
Je découvre pendant ce trimestre, avant les vacances de 1941, une autre dimension du Conquet. Les autres années, je ne connaissais que ce qui se passait en été, avec notamment sa bénédiction de la mer. Mais cette année 1941, il n’y en aura pas, et pourtant beaucoup de marins meurent en mer aussi. C’est cette année-là que commence véritablement la construction des ouvrages fortifiés du mur de l’Atlantique (AtlantikWall) [1] pour défendre le littoral contre des débarquements possibles, mais aussi pour attaquer l’aviation et la marine anglaises patrouillant trop près des côtes.
La presqu’île de Kermorvan, la pointe des Renards, Croas-ar-veyer (au Conquet), Trémeur (poste de direction du tir de Kéringar) et les Rospecs (en Plougonvelin), se truffent de blockhaus ; mais aussi commence la construction de la batterie Graf von Spee de Kéringar, à l’est de Lochrist, qui abritera 4 canons de 280 mm, capables d’envoyer des obus de 283 kg à 27,8 km, ainsi qu’une foule de canons de DCA. Tout cela entrera en action surtout depuis les premiers jours d’août et jusqu’en septembre 1944. La construction s’effectue par des entreprises allemandes (Organisation Todt), et françaises (Canpenon-Bernard et autres). La conception est allemande, la mise en œuvre est réalisée par des équipes franco-allemandes et le travail par des français, soit volontaires, soit requis. Le tout est très surveillé afin d’éviter les sabotages, notamment pendant le coulage du béton.
Le 5 mai 1941, au Conquet, une bombe est tombée « chez les sœurs ». L’objectif réel a été la fosse d’aisance. Je vous laisse à penser quelles retombées il y eut.
Le 9 mai ce fut dans la cour des Raguénès : 35 vitres brisées ; puis près de la chapelle de la rue Dom Michel : plusieurs maisons endommagées dont celle de Le Boïté (NDLR : l’oncle Joseph).
Le 27 mai 1941, le Bismarck, cuirassé de 35 000 tonnes, qui se dirigeait vers Brest est coulé par la marine anglaise au milieu de l’Atlantique Nord avant d’avoir pu recevoir l’appui de l’aviation terrestre allemande.
Mais le raid le plus invraisemblable de l’aviation anglaise eut lieu le 24 juillet 1941. Depuis quelques jours ma sœur Mimi, son amie C. et moi, avions décidé de nous rendre à Brest pour effectuer quelques courses. C’était l’été, il faisait beau et chaud, un ciel bleu clair qui pouvait dissuader tout avion anglais de se montrer en plein jour. Bref, nous partons en direction de Brest, à vélo de bon matin, pour éviter la chaleur du jour. Nous prenons notre repas pique-nique à la maison de la rue Ornou. L’après-midi, vers 14 heures, chacun ayant un objectif précis s’en va pour remplir sa mission (pour ma part, j’allais dans une graineterie, place de la Tour d’Auvergne, la maison Audren). À peine suis-je arrivé dans la rue Traverse que les canons se mettent à tonner, sans que l’on ait entendu la sirène qui marque le début d’une alerte. Je m’avance dans la partie de la rue Émile Zola située entre la rue Traverse et la place Wilson : je me précipite dans le commerce l’Alliance des Travailleurs afin d’éviter les éclats d’obus qui commencent à crépiter dangereusement sur les pavés. Là je me trouve en compagnie de plusieurs personnes ; nous attendons des minutes qui nous paraissent des heures. Le bruit des avions, de la Flak, des explosions d’obus et de bombes devient de plus en plus intense, lorsque soudain, une déflagration énorme nous précipite tous à terre. Le temps de se relever, de constater que personne n’est tué ni blessé, nous naviguons dans un nuage de poussière, de caisses et bocaux éventrés et cassés, de fenêtres et vitrines explosées, de marchandises renversées. L’explication me fut donnée plus tard. Il s’agissait d’un avion anglais qui, après avoir été touché par la Flak allemande, avait largué ses bombes et était allé se crasher rue Anatole Le Braz. Une des bombes avait explosé sur les entrepôts du magasin Le Joncour situés rue Traverse, donc derrière le magasin où je me trouvais.
Cette attaque avait été montée avec des avions de construction américaine [2], les premiers spécimens des forteresses volantes paraît-il, qui devaient voler à une altitude telle que la DCA allemande aurait eu du mal à les atteindre. L’attaque des bombardiers commençait donc à 6 000 mètres et s’achevait, vers 2 500 mètres. Ne disait-on pas que les Anglais voyaient Brest réduite à ‘la taille d’une pièce de cinq francs’. Alors, où pouvait être la précision dans ce cas ?
Tout avait commencé le matin même lorsque 14 Halifax, en patrouille le long des côtes françaises, avait repéré le Scharnhorst au large de la Pallice (Charente-Maritime). L’attaque fut assez fructueuse puisque le cuirassé allemand reçut 5 coups directs et ne put rentrer à Brest que le 25 avec une forte gîte à tribord, ce qui nécessita des réparations pour quatre mois encore.
À Brest, ce furent 40 avions qui attaquèrent le Gneisenau, mais le résultat ne fut pas au rendez-vous. Parmi les civils, il y eut 78 morts et 88 blessés.
(extrait de la BD "Brest dans la tourmente" de Jocelyn GILLE, éditions de la Cité - Le Télégramme.)
Quand à nous trois, ma sœur, son amie et moi, une fois l’alerte terminée, courses faites ou non, nous avons regagné rapidement l’appartement de la rue Ornou, puis enfourché nos bicyclettes, et pris le chemin du retour sans s’arrêter, sans souci de la chaleur, de la soif, des côtes ou des difficultés de la route.
Il n’y avait pas de « feu de camp » ce soir-là.
(Allusion à la journée de l’été 1938 où toute une bande – dont j’étais – était venue à Brest, à vélo, pour voir un film projeté au cinéma le Celtic. Le soir, malgré la chaleur que nous avions subie et malgré la fatigue (j’avais 11 ans), tout le monde était allé voir le « feu de camp » organisé par une troupe de scouts dans le bas de la propriété de Ker-an-Aod, près de la plage de Portez, au Conquet. C’était en temps de paix.)
[1] Désignation que l’on pourrait à priori qualifier d’impropre puisque le « Mur de l’Atlantique » comprenait aussi tous les ouvrages construits le long de la Manche et de la Mer du Nord. Mais il faut considérer que ce mur commençait pratiquement depuis la Norvège.
[2] Les Etats-Unis ne sont pas encore en guerre. Ils le seront en décembre 1941.