GÉNÉALOGIE

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De Ploudiry (Finistère) à la Nouvelle-France (Canada)

 

Connaissez-vous la petite commune de Ploudiry, chef-lieu de canton du même nom, située à l'est-sud-est de Landerneau ? C'est de là qu'est parti un jour un Breton qui aura une lignée célèbre au Québec et ailleurs.

Dans l'église de cette paroisse, le 13 mai 1662 on célèbre le baptême de Jean Tanguy, fils de d'Yvon Tanguy et de Marguerite Abgrall (d'aucuns disent Accral : j'ai eu l'occasion de voir la photocopie de l'acte et je pencherais plus volontiers vers Abgrall, car ce nom existait au XVIIième siècle et pas l'autre). Il a pour parrain Jean Kerautret et pour marraine Jeanne Maubian. Il n'y pas d'autre signature que celle du prêtre : Yves Pape.

« Ploudiry était à l'époque paroisse-mère de La Martyre, Loc Eguiner, Pont-Christ, La Roche-Maurice, Pencran et Landerneau-Saint-Julien C'était, à la veille de la Révolution la paroisse la plus vaste du Léon. »

Église Saint-Pierre de Ploudiry

Jean est vraisemblablement cultivateur à la ferme de ses parents, lorsqu'il rompt avec eux et s'engage dans la marine en qualité de pêcheur de morues.

(Photo imaginée de Jean Tanguay en raison de son surnom de « La Navette » par Thomas J. Laforest)

On ne connaît ni où ni quand il a embarqué pour se rendre du côté de Terre-Neuve. Peu après, il met sac à terre, et on le retrouve en qualité de soldat, probablement dans une milice comme il s'en créait pour protéger les immigrés venus de France contre les attaques des Amérindiens. Il est surnommé « la Navette ». Vient le moment où il pense fonder une famille. Lui et sa fiancée, Marie Brochu née le 13 juillet 1675 à Saint-Jean de l'Île d'Orléans et baptisée le 14 dans la paroisse voisine de Sainte-Famille, passent leur contrat de mariage le 24 janvier 1692 devant le notaire Étienne Jacob. Marie est la fille de Jean Brochu et de Nicole Saulnier, fille du roi (voir note). Le mariage de Jean et Marie est célébré à Saint-Jean de l'Île, le 6 février suivant. C'est le missionnaire Erbery qui préside la cérémonie. Les beaux-parents de Jean, comme cadeau de mariage, « promettent de donner et donnent auxdits futurs espoux une habitation scise et scituée en la seigneurie de la Durantaye contenant trois arpents de front de terre » d'une concession de plus grande superficie. De plus, ils « s'obligent de nourrir loger et héberger lesdits futurs espoux l'espace de deux années pendant lequel temps il sera loisible audit futur espoux de travailler à leur profit, oultre leur permettre de bastir ».Les nouveaux mariés demeurent donc deux années à Saint-Jean. Un enfant y naît mais décèdera peu après. Vers 1694, le couple traverse le fleuve Saint-Laurent pour aller s'établir rive droite. Cette terre  est située dans la partie de la seigneurie qui deviendra Saint-Vallier de Bellechasse en 1713. Des descendants de Jean et Marie y habitent encore ; d'autres y possèdent quelques propriétés qui servent de résidences secondaires de nos jours.

Le couple aura en tout douze enfants.

« Durant leur vie, les époux TANGUAY (Voici le nouveau nom de Jean, qui traversera les siècles) développèrent de nombreuses amitiés comme en font foi les différentes occasions où ils acceptèrent d'être parrain et marraine. » On voit également Jean Tanguy participer avec plusieurs autres personnes à la rencontre ayant pour but de conclure la Convention pour la construction d'une église et d'un presbytère à Saint-Vallier.

Jean et Marie, avec leurs enfants, laisseront de nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants. Jean Tanguy décède, puis est inhumé le 25 août 1744 à Saint-Vallier à l'âge de 82 ans et 3 mois. Marie Brochu y décède le 5 février 1753 à l'âge de 77 ans et 7 mois. Tous deux reposent dans le cimetière de cette paroisse.

 

En 2000, une cérémonie toute particulière a été organisée pour leur rendre hommage.

Après l’esquisse de la vie de ce Breton émigré, que peut-on dire, sinon qu’après trois siècles, ses descendants se comptent par milliers, et l’on dénombre parmi eux de grands noms du monde politique, religieux, industriel, commercial, artisanal, scientifique, sportif, artistique, etc. L’un des plus connus, du moins dans le milieu des généalogistes, c’est l’Abbé Cyprien Tanguay (1819-1902) qui effectua des travaux colossaux pour établir les lignées familiales depuis les débuts de l’arrivée des Français en Nouvelle-France. Au cours de mes recherches généalogiques, je n’ai pas constaté d’ascendance de mon épouse qui remonterait aux Tanguay-Tanguy ; cependant j’ai pu relever ceci : Achille Tanguay est né vers 1850, et décédé en mai 1919, à Sainte-Anne-des-Monts, La Haute-Gaspésie, Québec, Canada. Il y est inhumé le 21 mai 1919 (à l'âge de peut-être 69 ans). Il s’est marié le 5 septembre 1876, L'Ancienne-Lorette, Capitale.-Nationale, Québec, Canada, avec Malvina Parent, née au même lieu le 27 mars 1853.

Or il se trouve que Malvina Parent a un ancêtre commun avec mon épouse Renée Durand. Cet ancêtre c'est Jean Dion Guyon (N° Sosa 26902), pionnier, maître et arpenteur royal, né en 1592 à Tourouvre (Orne), décédé en 1663 à Québec ; époux de Mathurine Robin (N° Sosa 26903), née en 1599 à Mortagne-au-Perche (Orne), décédée en 1662 à Québec On peut donc dire qu'il existe en l'occurrence un lien de cousinage entre les trois familles.

Le couple Achille Tanguay - Malvina Parent a eu au moins un fils prénommé lui aussi Achille ; celui-ci s'est marié en 1913 avec Antoinette Sergerie. De cette union est née Thérésa Tanguay.

Alors je ne dévoilerai pas qui est cette dernière personne, sinon qu'elle a épousé un certain Adhémar X et qu'ils ont eu quatorze enfants ; la dernière de ces enfants porte des initiales qui peuvent penser aux millions de disques qu'elle a vendus dans le monde, grâce à son talent artistique.

LE FRONTON DU STAND DES FAMILLES TANGUAY

aux Fêtes de la Nouvelle-France du 5 au 10 août 2008

Depuis 1995, une association s'est créée dans le Québec tout entier. C'est une association dynamique qui publie une revue très intéressante appelée « Le Tanguy ». La devise de l'Association est : « Tanguer et durer ».

(Source : « Le Tanguy », correspondances diverses, et recherches généalogiques personnelles basées sur un grand nombre d'arbres généalogiques mis en ligne sur Internet par leurs auteurs, avec mes remerciements ; merci également à Monsieur le Maire de Ploudiry).

 

Filles du roi

Les filles du roi, au nombre d'environ 770 femmes sont arrivées dans la colonie de la Nouvelle-France (Canada) entre 1663 et 1673, avec la commandite financière du roi Louis XIV. La plupart étaient des femmes célibataires et plusieurs étaient orphelines. Le Roi assumait les frais de transport et d'installation dans la colonie. Certaines recevaient un don royal de 50 livres comme dot pour leur mariage avec un colon célibataire au Canada. Ces dons sont mentionnés dans certains contrats de mariage souscrits par les filles du roi au moment de leur premier mariage.

Les filles du roi faisaient partie du programme du roi Louis XIV pour promouvoir une colonie stable au Canada. Quelques 737 d'entre elles se sont mariées et ont contribué à l'explosion de la population amenant ainsi le succès de la colonie. La plupart des millions de canadiens français contemporains, tant au Québec que dans le reste du Canada et aux États-Unis (et ailleurs !), sont des descendants d'une ou de plusieurs de ces femmes courageuses du 17ième siècle. (Source : Société des Filles du roi et soldats du Carignan Inc.)

(À suivre)

 

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